FERIELLE
Ferielle
FERIELLE
l’eau qui dort
premier EP : sortie le 12 mai 2023
Elle a le regard “Face à Face”, vit sa vie sur “Grand Écran”, Ferielle est une douceur mêlée de détermination. Ce qui frappe avant tout dans ses chansons, c’est son incroyable amplitude de voix, elle est bi-goût, virevolte du plus grave au plus aigu sur ses mélodies. Autrice, compositrice,interprète, elle tend des pièges à la pop. Son credo, c’est le Golden Pop Punk Retriever, le meilleur ami de la sincérité, il se revendique tout autant des Wombats, The Hives ou The Vaccines que de Maggie Rogers ou King Princess.
Atypique autodidacte, elle imite les grandes voix du pop rock dans sa chambre de petite fille réservée, raconte ses journées à son poster géant d’Eminem, danse sur la pop de Madonna et Elton John, tout en apprenant la guitare des Beatles. Son premier titre “Grand Écran” , découvert à la télé, sort il y a deux ans, fruit de sa rencontre à Toronto avec les membres du groupe Indie-pop Exsonvaldes : Simon Beaudoux et Martin Chourrout complices aussi de cet EP aux aguets, “l’eau qui dort”. Un journal intime qui tient tout autant de celui de Bridget Jones que de la pensée du poète autrichien Rainer Maria Rilke, annonce une nouvelle formation en power trio pour la chanteuse sur scène, guitare, basse, batterie, le Nirvana. Ici, rien n’est jamais vraiment ce que l’on croit. “Jamais”, justement, est-ce une douce chanson d’amour ? On s’y prépare au coup de genou…
Le synthétique punk, “Face à Face” donne aussi envie de danser en lançant des coups de pied. Mais le titre le plus iconoclaste, de ce premier disque, c’est “Jeter un sort”, avec sa structure punk rock, doux couplets sur refrains énervés, il met en scène la voix, un cri qui se transforme en rire, passe de la mélancolie au machiavélisme. Une chanson écrite seule, un switch vaillant, une pièce de théâtre, c’est un chef d’œuvre de dérision.
Aimant. Une rivière de piano qui devient fleuve, une vague dans laquelle Ferielle observe son reflet, casse sa voix, accepte la fragilité, toujours au second degré, « si c’est moi, le problème, c’est que j’ai pas de problème ». Le génie prisonnier du miroir magique des frères Grimm, n’est pas narcisse, il pose la question, quand je me regarde, qui fuis-je ?
Quant à “Dis moi où on va”, véritable zapping d’influences, elle est si colorée qu’elle s’est posée tout naturellement sur les images de la série Emily in Paris.
Et puis, n’oublions pas l’irrésistible refrain de “Riviera”, petite perle de chanson aigre douce, sensuellement agressive portée par un riff efficace de guitare et une production en dentelle , “Non, mais tu te crois où ?”. Dans un disque éclectique et électrique, “l’eau qui dort”, méfiez-vous, Ferielle annonce la couleur, le golden retriever.