Monsieur Fremont

 Arnaud Frémont débute le théâtre en 1993 au sein de l’atelier de Françoise Roche, il est alors un vrai piquet sur scène. Par bonheur il se détend avec le temps, et parvient à intégrer les Classes de la Comédie de Reims – CDN, sous la direction de Christian Schiaretti, lequel offre aux élèves en fin de formation une très belle mise en scène de deux courtes pièces de Federico Garcia Lorca – Le jeu de Don Cristobal et Les amours de Don Perlimplin avec Bélise en son jardin – ils jouent quatre-vingt fois et cela leur met le pied à l’étrier.
S’ensuit une collaboration de seize ans (1996-2010) avec Pascal Adam, auteur et metteur en scène de ses pièces, c’est la Compagnie C’est la Nuit.
Il aime les relations longues avec les compagnies, quand cela se passe bien et que le plaisir n’est pas entamé. Ainsi, depuis 2005, il travaille régulièrement avec la Compagnie Ka – Théâtre et Marionnette, à Besançon, avec ses acolytes Catherine Hugot et David Van de Woestyne. Il a également eu le bonheur de partager un joli bout de chemin (2009-2015) avec Dominique Terrier et la Compagnie Métro-Mouvance, à Thouars, pour qui il interprète entre autres Sganarelle dans Dom Juan, de Molière.

Ce sont les rencontres qui dirigent le parcours d’Arnaud Frémont.
Voici trois rencontres importantes et réjouissantes durant les dernières années :
Roland Bourbon, batteur à l’origine de la Compagnie Fracas (Bordeaux) et qui accompagne régulièrement le chanteur Nicolas Jules. Cet être extraordinaire permet à Arnaud Frémont de franchir le pas afin d’interpréter ses chansons, l’écriture étant une occupation vivifiante depuis de nombreuses années. Le groupe Monsieur Frémont est formé, suivi d’une version piano-voix.
Le tour de chant “ Monsieur Frémont ”, au piano, a été créé le 21 janvier 2022, à la Maison des Trois Quartiers, à Poitiers. Ghyslaine Zay, agente de cinéma, lui fait le cadeau de l’accueillir dans son agence après l’avoir vu jouer au théâtre Mouffetard (Paris). Premier tournage avec Jacques Malaterre dans le rôle de Marat, pour un documentaire fiction sur la Révolution française. Laure Bonnet, qu’il rencontre en 2012, départ d’une collaboration harmonieuse et riche. Elle le met en scène en 2017 dans Oeuvrer, texte dont elle est l’auteure, avec Les Tréteaux de France, à l’ invitation de Robin Renucci.
Spontanément, Laure Bonnet et Arnaud Frémont créent en 2018 la Compagnie Les Bienveillantes, et mettent en répétition le texte Chez Thérèse, de Laure Bonnet, avec l’auteure au jeu et le collègue et ami à la mise en jeu.

La Chanson, plus précisément Arnaud Frémont chante et écrit depuis longtemps.
Il prit dans son adolescence des cours de guitare avec un professeur hard-rocker aux cheveux frisés qui lui apporta les rudiments nécessaires pour s’accompagner au chant. L’habitude fut lancée d’écrire des textes et de composer de timides chansons.
Ensuite, au cours de sa formation de comédien à la Comédie de Reims, en un temps de grandes libertés, durant lequel toute personne travaillant au théâtre possédait le code de l’alarme d’entrée, il ne fut pas rare pour lui de se retrouver seul dans ce grand théâtre, certains dimanches ou soirs tardifs, et de s’adonner à des élucubrations sur l’un des pianos du lieu, parfois durant cinq heures d’affilée.

C’est à cette période, en 1999, qu’il chanta pour la première fois en public, à l’occasion d’un tour de chant composé de reprises (Brel, Barbara, Dutronc…), accompagné au piano par Valérie Cortesse. Par ailleurs, il prit des cours de chant lyrique, afin de se fortifier le caisson. Les spectacles de théâtre suivaient leur cours, et aux temps de pause et avec les années, rythme fut pris de se mettre au piano des qu’un moment le permettait.
Au moment de son existence parisienne, qui dura deux ans, il trouva le moyen d’accompagner une chanteuse au clavier, avec un batteur virtuose et un guitariste fou, lors de dates jouées dans des circonstances désopilantes dans les bars de la capitale.
Un jour Arnaud Fremont fit une rencontre importante : Roland Bourbon, grand ordonnateur de la compagnie Fracas (Bordeaux), et non moins grand batteur accompagnant Nicolas Jules et Bancal Cheri. Rencontre humaine précieuse, rencontre musicale décisive, puisqu’ils montent ensemble le groupe Monsieur Frémont
avec également un guitariste – Eric Proud et une altiste-bassiste – Emmanuelle Bouriaud, groupe qui, à ce, a eu le privilège de jouer deux fois (2019 et 2020). Mais c’est déjà la concrétisation d’un rêve. Fort de cet élan, le drôle se met en tête de monter un tour de chant au piano (sans toutefois abandonner l’idée du groupe). Cela s’appelle toujours Monsieur Frémont, mais seul au piano. Ce travail lui permet d’aborder la « forme chanson » dans son épure, de chercher comment une chanson tient debout avec une voix, un piano,
une interprétation.
Cette occupation est l’objet d’un travail quotidien et acharné, et est devenue au fil des années partie intégrante d’un mode de vie. Louis Jouvet disait que la vocation n’existe pas dans son sens admis généralement, – « dès l’âge de huit ans j’ai su que je serai comédien », ou « J’ai compris à dix ans que la musique m’appelait » – que la vocation est ce qui vient  avec les années d’apprentissage et d’expérience, lorsque l’on en vient à comprendre que oui, effectivement, sa voie est devenue de jouer, son chemin d’écrire et chanter.
Monsieur Frémont sait qu’il continuera d’écrire des chansons, succès ou non.