Le Mans Pop Festival 2021

LES AUTRES

LES AUTRES

Le groupe de musique « Les Autres » (chanson française) est fondé en 2008 par l’auteur- compositeur-interprète Emmanuel Demonsant.

Après des collaborations avec différents musiciens, c’est sous forme de duo (voix, piano) que le groupe tourne à partir de 2012, aboutissant à un premier album, « Appartement 22 », sorti en 2015 et accompagné du clip « La dernière fois que j’ai vu la mer ».

A partir de 2018, « Les Autres » évoluent en quintet (voix, guitares, claviers, contrebasse, batterie) et en 2020 sortent un deuxième album, « Mourir de jeunesse », ainsi que le clip « Je tombe, je me relève ». Par ailleurs le groupe se produit également en trio (voix, piano à quatre mains) avec deux musiciens-comédiens.

Depuis ses débuts, le groupe a joué sur scène plus de cent cinquante fois dans toute la France et dans des lieux très variés : cafés-concerts, festivals, salles de spectacles, concerts chez l’habitant, etc. Il s’est notamment produit au Festival des Voix à Moissac, au Bijou à Toulouse dans le cadre du Festival Détours de Chant et à A Thou Bout d’Chant à Lyon.

Emmanuel Demonsant : auteur-compositeur-interprète Florent Baujard : guitare électrique, guitare classique, banjo Matthieu Mancini : piano, rhodes, orgues, chœurs
Claire Mazard : contrebasse, chœurs
Rémi Garcia : batterie, chœurs

Le groupe

Emmanuel Demonsant se forme au CMDT (Conservatoire de Musique et de Danse du Tarn) en trompette avant d’obtenir une licence de musique option jazz à l’Université Toulouse Le Mirail en 2008. Il intègre ensuite LÉDA (L’École De l’Acteur) à Toulouse pendant trois ans puis est sélectionné par le GEIQ Théâtre-compagnonnage (Groupement d’Employeurs pour l’Insertion et la Qualification) à Lyon pour un contrat jusqu’en 2015. Il est acteur au théâtre dans des styles très différents (classique, contemporain, improvisation), notamment dans la pièce « Ivanov » d’Anton Tchekhov (rôle d’Ivanov) mis en scène par Patrick Pezin. Il joue aussi au cinéma et à la télévision, notamment dans le long métrage « 2 automnes 3 hivers » de Sébastien Betbeder, présenté au Festival de Cannes en 2013.

Florent Baujard est bercé dès sa plus tendre enfance par les mélodies de Mozart, Beethoven, Ornette Coleman et Count Basie, pour ne citer qu’eux. Il en garde une curiosité sans fin pour toutes les musiques, nourrissant encore aujourd’hui sa créativité artistique. Il découvre ensuite la guitare électrique et fait ses débuts musicaux dans un groupe de reprises de métal. Puis il joue dans de nombreuses formations et saisit toutes les opportunités qui se présentent à lui d’explorer l’univers musical contemporain, que ce soit du rock progressif, du métal, du jazz ou de la musique classique et baroque. D’abord autodidacte à la guitare électrique, il poursuit ses études à Paris : une première formation à l’American School of Modern Music en guitare jazz, composition et arrangement sous la direction de Peter Giron et Steve Browman et après à l’Ecole Normale Alfred Cortot dans la classe d’Alberto Ponce et Delphine Bertrand en guitare classique. Il est aujourd’hui professeur de guitare classique en conservatoire.

Matthieu Mancini expérimente d’abord tous les instruments qui lui tombent sous la main, il se passionne à l’âge de 14 ans pour le piano éclopé que sa mère a abandonné dans le garage familial. « Auto » et surtout « plurididacte », ses mentors sont les disques de Radiohead, Nina Simone et Camille. Mais à partir de ses années lycées, il se forme avant tout auprès des oiseaux de nuit qui peuplent les jam sessions toulousaines. Après une année à Salamanque, en Espagne, où ses goûts s’ouvrent à l’étendue du jazz, c’est à l’âge de 22 ans qu’il part à la rencontre de Paris. Pianiste multiforme, il est aussi adepte du rhodes, des orgues et de tous types de claviers plus ou moins conventionnels. Conjointement à ses études de musique à l’Université Paris 8, il partage aujourd’hui son temps entre projets de jazz, chanson française, rock, électro et hip-hop, en plus d’enseigner le piano et la théorie musicale à son compte.

Claire Mazard, musicienne et compositrice autodidacte, commence la musique pour le partage de moments festifs entre amis, d’abord à la guitare et au chant. Poussant l’exercice jusqu’à se mettre en scène avec des amis musiciens avec des compositions et des reprises de vieilles chansons françaises, ils montent finalement une batucada d’instruments de récupération qui tourne pendant plusieurs années. Au hasard des rencontres, la contrebasse s’impose à elle et la musique devient son activité principale. Dès lors, elle fait partie de plusieurs formations musicales comme Jéroboam (musique klezmer), Framboise etc (chanson coquine et cocasse), Jacky (spectacle musical autour de Brel). En parallèle, elle compose pour le spectacle vivant, principalement pour la compagnie de la Lune Bleue (théâtre d’ombre), et fait de la musique à l’image, notamment pour la Présidence de la République, des films institutionnels et du documentaire (Ushuaïa TV).

Rémi Garcia débute au Conservatoire du Tarn dans la classe de Bertrand Parisel. Il apprend la batterie puis s’ouvre progressivement aux percussions jusqu’à intégrer la classe de Michel Ventula au Conservatoire de Toulouse. Il y obtient son Diplôme d’Études Musicales en 2011. Parallèlement il obtient son DEM de vibraphone Jazz en 2012 dans la classe de José Fillatreau. En 2013, il intègre la formation DNSPM à L’institut Supérieur des Art de Toulouse auprès de Michel Ventula, Emilien Prodhomme et Éric Sammut. Il obtient son diplôme en 2015. Il poursuit ses études au Conservatoire Royal de Bruxelles dans la classe de Louison Renault et Pierre Quiriny en Master de percussions et de didactique qu’il l’obtient en 2017. A présent il enseigne les percussions aux Conservatoires de Bagneux et de Malakoff et se produit dans divers styles avec l’Orchestre National de Bordeaux Aquitaine, l’Orchestre Lutecia, le Bruxelles Philarmonic Orchestra, l’ensemble « F7 », l’ensemble de percussions « Oh my Gong » dont il est un des membres fondateurs.

Article de presse

Paru dans le websine « Le clou dans la planche »

« Je me demande si je ne suis pas en train de jouer avec les mots. Et si les mots étaient faits pour ça ? » Boris Vian, Les Bâtisseurs de l’Empire

Il n’y a pas loin de la rue Riquet au théâtre du Grand Rond, et quatorze mètres carrés c’est plus qu’il n’en faut à cinq agitateurs de mots et de sons pour donner dans une chanson qui n’engage certes qu’eux, mais pleinement. Ceux qui sont allés apéroter au Grand Rond et ceux qui s’y rendront cette semaine comprendront mieux les allusions de l’introduction et, dans tous les cas, ne devraient pas être déçus du déplacement, s’ils aiment les jeux de notes et de verbe. Les Avec Les Autres, il y a comme une ambiance de cave du quartier latin dans les années 40-50.

La fumée en moins, l’esthétique musicale évidemment fort différente (encore que, parfois…), mais quand même, on s’y retrouve. Est-ce le style vestimentaire à la fois classe et décontracté ? Ou bien les textes chantés comme s’ils étaient dits ? La formation instrumentale très bebop ? La trompette que Manu (l’auteur et interprète) sort de temps en temps de son étui, ou encore son humour pince sans rire lancé l’air de rien, son regard pénétrant et imperturbable…? Le grand brun ténébreux parle tout naturellement d’une voix sans artifices, et avec une conviction et une détermination qui en imposent, de toutes sortes de choses, de la vie – y compris de son 14 m2 rue Riquet (pour avoir l’adresse, l’étage et le palier exacts, faut venir écouter) – sous une apparence de légèreté qui fait sourire et qui fait remonter les questions de fond à la surface.

Cependant, rien de foncièrement sérieux, là dedans : Les Autres s’amusent, c’est évident. Mais rien de superficiel non plus. Les arrangements sont finement et très sobrement conçus (ce qui ne les empêche pas d’être riches), il n’y a rien en trop, tout est juste. Avec un sens incarné du groove, la musique soutient, sans les illustrer, les paroles qui, au-delà de leur signification,
sont aussi du son, du silence et du rythme. Quant au sens, justement, il est multidirectionnel et chacun y entendra ce qu’il voudra entendre.

« Un bon chien vaut mieux que deux kilos de rats ». L’expression est de Boris Vian – allez
savoir pourquoi « lui » ? Qui a également précisé, dans Le Goûter des généraux, que de « dire
des idioties, de nos jours où tout le monde réfléchit profondément, c’est le seul moyen de prouver qu’on a une pensée libre et indépendante ». Et, au final, les idioties, lorsqu’on y croit, ne sont pas toujours aussi idiotes qu’elles le paraissent. Les Autres n’en promettent pas : ils en donnent! Et du bon. De la bonne énergie musicale, textuelle et scénique. Des textes à ouïr autant qu’à écouter, à ‘entendre’. Il y a de la matière. Et musicalement, cette matière s’exprime dans quelque chose qui s’installe et avance, inlassablement, éveillant dans son mouvement à la fois syncopé et extrêmement linéaire la sensation ancestrale et tellurique du rythme. C’est un moment riche en découvertes et en sensations, que celui passé en compagnie des Autres.

Nicolas Debard

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